Guide Out-Law 9 min. de lecture
17 Apr 2019, 12:36 pm
Ce guide a été mis à jour pour la dernière fois en janvier 2014.
Les conséquences d’être reconnu coupable d’avoir enfreint des sanctions sont graves. Un certain nombre d’importantes institutions financières ont été condamnées à des amendes et des règlements de plusieurs millions de dollars par des régulateurs américains et britanniques pour violation de sanctions.
Les assureurs s’inquiètent également de l’impact des violations de sanctions. Le Lloyd’s of London a examiné la question après avoir soupçonné certains membres d’avoir violé des sanctions internationales par le biais de contrats d’assurance et de réassurance. À leur tour, les exportateurs de produits et de services subissent une pression accrue pour s’assurer qu’ils n’exposent pas leurs prêteurs et leurs assureurs à des risques de sanctions.
Les sanctions en tant que problème de conformité sont apparues lorsque l’ONU a décelé un certain nombre d’entreprises internationales en infraction par rapport aux sanctions imposées à l’Irak dans le cadre du programme « pétrole contre nourriture ». De nombreuses entreprises de services pétrolier et gazier, d’infrastructures et d’ingénierie ont par la suite été poursuivies et condamnées pour violation de sanctions.
Les embargos et les sanctions peuvent avoir différentes formes, mais les sanctions les plus pertinentes pour les entreprises sont financières et commerciales.
Les sanctions financières impliquent généralement des mesures de gel des avoirs affectant la fourniture de fonds et de ressources économiques à certaines entités ou individus (« personnes désignées »). Elles peuvent également inclure des restrictions sur l’utilisation des avoirs par les personnes désignées, la réception ou le transfert de fonds à des types particuliers de personnes (par exemple, des ressortissants iraniens), et des interdictions sur l’octroi d’un financement ou d’une assistance financière en lien aux personnes désignées et à des opérations interdites.
Les sanctions commerciales interdisent le commerce de certains produits en provenance des pays touchés, généralement des armes et des matières premières telles que le pétrole, le bois, l’or et les diamants, et des équipements destinés au secteur nucléaire, pétrolier, gazier ou de la pétrochimie. Les activités en lien avec un tel commerce peuvent être interdites.
Il est également largement interdit de se livrer à des activités ayant pour objet ou pour effet de contourner des sanctions. En conséquence, les entreprises ne doivent pas structurer leurs transactions pour éviter des sanctions internationales. Par exemple, une entreprise pétrolière et gazière située dans l’UE, qui fournit des équipements à une entreprise située aux Émirats arabes unis et sachant que celle-ci fournit ensuite ces équipements à un utilisateur final situé en Iran pourrait bien avoir violé les sanctions commerciales de l’UE envers l’Iran.
Le non-respect de la législation en matière de sanctions financières ou commerciales peut entraîner la perpétration d’une infraction pénale passible d’une peine de prison, d’amende, ou des deux.
À l’heure actuelle, l’UE et le Royaume-Uni ont mis en place des sanctions à l’encontre de nombreux pays, ou de certains individus et entités originaires de ces pays ou à l’intérieur de ceux-ci. Des mesures sont également en place concernant les organisations terroristes et les personnes associées. Les sanctions de l’UE et du Royaume-Uni sont particulièrement lourdes vis-à-vis de l’Iran et de la Syrie. L’Afghanistan, l’Égypte, l’Irak, la Corée du Nord, le Soudan et la Libye comptent parmi les pays les plus touchés. Une attention particulière est nécessaire si vous exercez des activités commerciales dans ces pays ou avec des personnes originaires ou en lien avec ces pays.
La portée juridictionnelle des sanctions de l’UE est extrêmement large, car elles s’appliquent :
De longues listes de personnes et d’entités sont publiées par les gouvernements nationaux. Il s’agit de personnes ou d’entreprises pour lesquelles certains produits ne doivent pas être fournis, ou de la part desquelles aucun paiement ne doit être accepté, directement ou par le biais d’un tiers.
Le Trésor de Sa Majesté au Royaume-Uni publie une liste nommée « liste consolidée d’objectifs de sanctions financières au Royaume-Uni », ou « liste consolidée ». Cette liste comprend tous les individus ou entités qui figurent actuellement sur toutes les listes de sanctions financières applicables au Royaume-Uni. On trouve aujourd’hui environ 2 700 personnes et entités sur cette liste, y compris des entreprises constituées au R.-U.
Les embargos commerciaux et le renforcement des contrôles à l’exportation s’appliquent également aux pays qui font l’objet de sanctions. Au R.-U., l’Organisation de contrôle des exportations (ECO) est chargée de délivrer des licences permettant d’exporter des marchandises contrôlées et des marchandises qui, sans être généralement contrôlées, peuvent faire l’objet d’un embargo spécifique dans un pays.
Il convient de noter qu’une licence d’exportation ne permet pas nécessairement de fournir des produits et des services lorsque les fournisseurs ont des motifs raisonnables de soupçonner qu’une personne désignée puisse bénéficier de ce produit ou service, même si cet avantage n’est qu’indirect. Il est également nécessaire d’envoyer certaines notifications au Trésor de Sa Majesté, et dans certaines circonstances d’obtenir des autorisations de ce dernier pour les transferts de fonds vers et en provenance d’une personne iranienne, y compris lorsqu’un intermédiaire peut être impliqué.
Les sanctions américaines sont administrées par deux agences, l’Office of Foreign Assets Control (OFAC), qui est chargé de l’octroi des licences et du contrôle des sanctions économiques, et le Bureau of Industry and Security (BIS), qui s’occupe de l’octroi de licences à certaines exportations et à la réexportation de produits et de technologies d’origine américaine, ou de produits fabriqués à l’étranger utilisant une technologie américaine.
Les États-Unis ont mis en place des sanctions financières à l’encontre de pays, de régimes, d’individus et d’entreprises. Des sanctions globales, souvent appelées « sanctions à l’échelle du pays » sont en place contre l’Iran, la Syrie, le Soudan, Cuba et la Corée du Nord.
Des individus et entreprises spécifiques, reconnus comme en lien avec ces activités, ou avec le terrorisme ou les narcotiques, sont recensés sur la liste des « Ressortissants spécifiquement désignés » (SDN), gérée et publiée sur le site Internet de l’OFAC.
Les sanctions imposées par l’OFAC s’appliquent généralement aux « ressortissants américains », communément définis comme suit :
Il existe de lourdes sanctions commerciales et financières en place contre l’Iran en conséquence de l’imposition de sanctions et d’embargos de l’UE et des Nations unies.
En vertu du droit britannique (les lois de tous les États membres de l’UE seront similaires), ces restrictions comprennent :
En plus de la Liste consolidée, l’Organisation de contrôle des exportations (ECO) publie une « liste iranienne ». Celle-ci répertorie les organisations iraniennes potentiellement préoccupantes du point de vue de l’utilisation finale. Si un exportateur souhaite exporter vers, ou s’il est contacté par toute organisation figurant sur la liste iranienne, il lui est recommandé de contacter l’ECO pour recevoir des conseils spécifiques.
Les sanctions américaines contre l’Iran sont généralement plus larges que celles de l’UE. Il est important de noter que les États-Unis ont mis en place des règles qui appliquent une compétence extra territoriale aux activités d’institutions financières qui participent à certaines transactions impliquant des pays sanctionnés, ainsi que toute partie, étrangère et nationale, qui fournit des biens ou des services à toute personne iranienne figurant sur la liste de l’OFAC des Ressortissants spécifiquement désignés. Ces règlementations américaines permettent d’ajouter à cette liste toute entreprise étrangère qui fournit des biens et des services à ces personnes figurant sur la liste de l’OFAC.
Au début 2014, de récentes négociations avec l’Iran conduiront à un assouplissement des sanctions contre l’Iran en ce qui concerne les coûts d’assurance et de transports, et une suspension de l’interdiction des importations de produits pétrochimiques, d’or et de métaux précieux. Les sanctions américaines sur l’industrie automobile iranienne et les compagnies aériennes devront également être assouplies. Il convient de noter que ces assouplissements doivent être transposés dans la loi nationale et que les principales sanctions en matière de pétrole et de gaz, ainsi que la majorité des sanctions internationales resteront en vigueur, du moins à court terme.
Pour éviter toute violation de sanctions, les entreprises qui importent ou exportent de l’étranger doivent avoir mis en place un programme de conformité fondé sur une politique robuste en matière de sanctions et des systèmes approfondis permettant de mettre en œuvre cette politique de façon efficace.
Un tel programme devrait inclure :